Bâton de sucette (2021-2022)

1/ Préambule : les bâtons de sucette/glace dans nos vies

Voilà un produit de consommation courante dont la discrétion et l’apparence inoffensive font oublier qu’il est un facteur de pollution plastique à l’échelle mondiale ! En 2014 déjà, l’association Surfriders mettait en évidence la présence de bâtons de sucette/glace en plastique sur les plages, dans les fonds marins, mais aussi dans les lacs et les rivières.

Du fait de leurs petites tailles et de leurs légèretés (à l’image des cotons-tiges et pailles en plastiques), les bâtons de sucette/glace peuvent se retrouver dans l’environnement après avoir été jetés. Même lors du transport ou du stockage, ces déchets peuvent s’envoler et ainsi finir par rejoindre le milieu marin ou aquatique.

Le problème posé par les bâtons de sucette/glace en plastique est multiple :

  • Ils peuvent être ingérés par les animaux et oiseaux marins, provoquant ainsi des occlusions ou blocages dans leur système digestif, ce qui induit une impression de satiété et empêchent les animaux de se nourrir correctement.
  • Ils peuvent contenir des additifs (bisphénol A, phtalates, …) pouvant être libérés lors de leurs dégradations et avoir un impact toxique sur l’environnement et les écosystèmes.

2/ Les premiers résultats de Plastique à la loupe (sur la période 2021-2022)

Dans le cadre de Plastique à la loupe, les collégiens et lycéens ont été amenés à s’intéresser à ce déchet, qu’ils trouvent sur les plages ou sur les berges des cours d’eau. Voici ci-dessous les résultats qui en sont ressortis.

En chiffre

Pollution plastique bâton de sucette

802 bâtons de sucette/glace retrouvés sur l’ensemble des 239 sites étudiés.

68% des bâtons de sucette/glace retrouvés étaient sur les littoraux, les 32% autres sur les berges.

En représentation cartographique

Sur le littoral, la moitié des sites étudiés sont pollués par des bâtons de sucette/glace avec un maximum localisé en Mer Méditerranée où l’on trouve près de 815 bâtons de sucette/glace sur 100m. La médiane1 est de 2 déchets/100m, ce qui n’est pas négligeable.

En revanche, sur les berges des cours d’eau, la médiane est nulle et seuls 35 sites sur les 193 sites étudiés sont pollués par les bâtons de sucette/glace. Le maximum de pollution sur une berge est situé sur la Seine avec 150 déchets/100m.

1 La médiane correspond à la valeur « x » qui partage en deux la série de données. Il y a autant de valeurs inférieures à la médiane « x » que de valeurs supérieures.

Points de vigilance sur l’interprétation de la carte

La carte montre pour chaque site la quantité de déchets collectée au temps t du prélèvement, constituant ainsi une photographie en « instantané » de la pollution du site par un bâton de sucette/glace en plastique. Pour chaque site, les résultats obtenus sont dépendants des événements précédant le prélèvement (conditions météorologiques, regroupement de population, évènement de nettoyage…).

Au-delà du paramètre temporel, la configuration spatiale de chaque site influe aussi sur l’accumulation ou non de déchets sur la plage ou la berge (berge convexe/concave, pente, exposition au vent, courant…).

Ainsi, lorsque l’on veut comparer des sites entre eux, il est important de garder à l’esprit que les différences remarquées ne sont pas seulement dues au degré de pollution d’une région, mais surtout aux paramètres temporels et à la configuration spatiale du site.

3/ Pour aller plus loin sur les bâtons de sucette/glace en plastique :

  • Bilan environnemental SurfRiders sur la pollution par les déchets

https://surfrider.eu/wp-content/uploads/2014/11/bilanenvironnemental-WEB.pdf