1/ Préambule : les macrodéchets
Les macrodéchets sont des déchets de taille supérieure à 2,5 cm. Ils peuvent être constitués de différents matériaux : plastique, caoutchouc, textile, papiers/cartons, bois, verre, métal, céramique/poterie.
La présence des macrodéchets dans l’environnement pose divers problèmes :
- Ils peuvent être ingérés par les animaux et oiseaux marins, ce qui provoque ainsi des occlusions ou blocages dans leur système digestif, induisant une impression de satiété et les empêchant de se nourrir correctement.
- Ils constituent un risque d’étranglements ou de compressions pour les animaux : chaque année, on estime que 2 millions d’oiseaux et 250000 mammifères marins meurent étouffés (Surfriders).
- Ils constituent des dangers pour la navigation.
- Ils peuvent se dégrader en microplastiques et intégrés toute la chaine alimentaire.
- Ils peuvent contenir des additifs (bisphénol A, phtalates, …) pouvant être libérés lors de leurs dégradations et avoir un impact toxique sur les écosystèmes.
2/ Les premiers résultats de Plastique à la loupe (sur la période 2021-2022)
Dans le cadre de Plastique à la loupe, les collégiens et lycéens participants ont été amenés à collecter les macrodéchets qui se trouvaient sur les plages et les berges du territoire « océan Indien ». Voici ci-dessous les résultats qui en sont ressortis.
En chiffre
4 115 macrodéchets retrouvés sur l’ensemble des 14 sites étudiés.
Les graphiques ci-dessus présentent le « Top 5 » des déchets collectés sur les plages et les berges du territoire « océan Indien ». Sur le littoral, les déchets sont principalement composés de plastique tandis que sur les berges il s’agit de déchets en métal (canette) et en plastique (fragments de plastique,…). De nombreux fragments de plastique, notamment de polystyrène, sont retrouvés sur les plages de la Réunion et les berges de Mayotte. Les plastiques d’emballage (contenant de boisson, bouchon, sac plastique, …) sont retrouvés en quantité importante sur l’ensemble des sites étudiés du territoire « océan Indien ».
En représentation cartographique
A propos de l’abondance :
Le territoire « océan Indien » regroupe 6 sites littoraux à la Réunion (à droite) ainsi que 5 sites littoraux et 3 sites fluviaux à Mayotte (à gauche).
Sur le littoral, tous les sites étudiés sont pollués par les macrodéchets. Le maximum est localisé à Mayotte où l’on trouve près de 7 000 déchets sur 100 m. La médiane1 est de 550 déchets/100m, ce qui est considérable : cela signifie que sur l’équivalent d’1m, on retrouverait environ 5 macrodéchets !
Les 3 berges étudiés sont également toutes pollués par les macrodéchets et la médiane est conséquente : 1 970 déchets par 100m. Le maximum de pollution sur une berge est situé près de Ouangani avec 2 410 déchets/100m !
1# La médiane correspond à la valeur « x » qui partage en deux la série de données. Il y a autant de valeurs inférieures à la médiane « x » que de valeurs supérieures.
Points de vigilance sur l’interprétation des cartes
La carte montre pour chaque site la quantité de déchets collectée au temps t du prélèvement, constituant ainsi une photographie en « instantané » de la pollution du site par les macrodéchets. Pour chaque site, les résultats obtenus sont dépendants des événements précédant le prélèvement (conditions météorologiques, regroupement de population, évènement de nettoyage…).
Au-delà du paramètre temporel, la configuration spatiale de chaque site influe aussi sur l’accumulation ou non de déchets sur la plage ou la berge (berge convexe/concave, pente, exposition au vent, courant…).
Ainsi, lorsque l’on veut comparer des sites entre eux, il est important de garder à l’esprit que les différences remarquées ne sont pas seulement dues au degré de pollution d’une région, mais surtout aux paramètres temporels et à la configuration spatiale du site.